Publié le
Vendredi 25 octobre 2013

“Si Aprochim résout son problème, la normalité de l’élevage reviendra”

Gaëtan Thomas,  éleveur à Bouère. Sa ferme est l’une des trois mises sous séquestre dans le cadre de la pollution aux PCB dans le Sud-Mayenne, autour de l’usine Aprochim. C’est également une des fermes témoins.
Gaëtan Thomas, éleveur à Bouère. Sa ferme est l’une des trois mises sous séquestre dans le cadre de la pollution aux PCB dans le Sud-Mayenne, autour de l’usine Aprochim. C’est également une des fermes témoins.

Gaëtan Thomas, éleveur à Bouère. Sa ferme est l’une des trois mises sous séquestre dans le cadre de la pollution aux PCB dans le Sud-Mayenne, autour de l’usine Aprochim. C’est également une des fermes témoins.

"Nous sommes les irréductibles Gaulois” estime Gaëtan Thomas. Il peut. Eleveur depuis 1992, il a vu son troupeau abattu fin 2011 à cause de la pollution au PCB. Il a redémarré à zéro... avant de se retrouver à nouveau contaminé. “Une année de travail pour remonter un troupeau de Limousines, et huit mois après, on était sous séquestre. On pensait qu’il fallait un laps de temps important pour qu’ils se contaminent, mais si l’usine travaille mal pendant un mois, cela suffit.”

Le troupeau compte 60 vaches allaitantes limousines (164 bêtes). “Mes animaux pâturent à longueur d’année. Je les ai toujours vendus à 8-9 mois. Aujourd’hui, je ne peux plus.” Afin de diluer le taux de PCB, il faut attendre que l’animal grandisse, épaississe. “Je ne suis pas équipé pour engraisser mes mâles, alors je les envoie à l’extérieur, sur des exploitations lointaines. Ils sont normalement conformes au bout de 10-12 mois d’alimentation extérieure. Cela m’engendre un déficit de trésorerie de presque un an. J’ai envoyé un courrier à Aprochim pour leur demander cette avance. J’ai eu une fin de non-recevoir. La mise sous séquestre bloque tous nos projets. J’ai 28 génisses, je ne peux pas les vendre. Je vais m’adapter et devoir attendre le printemps. Ce que je reproche à Aprochim, c’est le manque de considération à l’égard des victimes. La première chose que dit le directeur, c’est qu’il n’est pas responsable de la pollution... Finalement, s’il n’y avait plus d’éleveurs, il n’y aurait plus de pollution ! Les élus ne devraient pas oublier qu’un éleveur crée sept emplois indirects. Le poumon économique de Bouère et Grez-en-Bouère, c’est l’agriculture, pas Aprochim.”

“On a eu au printemps des taux dans l’herbe historiquement bas. L’usine ne travaillait pas. Les animaux étaient retombés sous la norme européenne. Je pense que si l’usine arrête son activité ou trouve une solution à son problème, la normalité d’élevage reviendrait au bout de 6-7 mois”.

Gaëtan Thomas attend les derniers résultats de ses bovins ce vendredi.

Rémi Hagel


Pour en savoir plus

Le témoignage de Gaëtan Thomas et d’autres riverains impactés à voir en vidéo ici

Rémi Hagel

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