“Tout faire pâturer”
“Si vous faites pâturer la première parcelle le 1er février, vous devez pouvoir y retourner deux mois plus tard, si l'herbe a atteint 18 cm. A ce moment-là, toutes vos parcelles auront été déprimées”explique Hubert Poisbeau, éleveur laitier à Couëron.”La parcelle est bien pâturée quand le dessus des refus commence à être mangé : le déprimage et le premier tour de prairies doivent servir à ça.”
Selon les cas, quatre à cinq jours seront nécessaires pour un bon déprimage dans les paddocks, qui doivent être adaptés à la taille du troupeau. C'est la période où l'herbe pousse le mieux, c'est-à-dire entre la mi-avril et la mi-juin, qui détermine leur grandeur. “Il faut en moyenne viser trois jours par paddock. Ils doivent tous faire la même surface avec les mêmes espèces, par exemple : RGA-fétuque élevée et trèfle.”
“Notre lait doit être produit avec de l'herbe en utilisant le moins de concentré possible, d'où une gestion optimale de la prairie” explique Jean-François Guitton. “Lors du second passage, si la parcelle est pâturable, vous pouvez baisser de manière drastique ensilage distribué à l'auge afin de faire pâturer très ras.”
Moins de produits, mais surtout moins de charges
Hubert Jahan a sorti ses 60 VL pour la première fois le 16 février, sur une parcelle de 1,7 ha. Elles vont y rester six à sept jours. “La ration est en ce moment à 25 l/vache et la production a déjà beaucoup augmenté. A l'auge, j'ai déjà diminué d'un tiers l'ensilage d'herbe et d'un quart le concentré. Je leur donne aussi 2,5 kg de maïs humide et du foin.”
Il s'est totalement remis en question en 2010, après avoir suivi une formation sur l'herbe avec le Civam. “Je n'ai pas de génisses ni de céréales et en 2009, je perdais 1 500 € par mois”, enchaîne Hubert Jahan. “En adoptant le système Civam, j'ai chuté en production (de 8 000 l à 5 600 l) et en taux, mais mes charges ont plongé et mon revenu a fortement augmenté. Je n'utilise plus ni engrais, ni désherbage. Comme mes animaux sont moins longtemps en stabulation, j'ai aussi moins de lisier à rouler.”
Christian Evon